Phrases du jour par Pascal Sevran, le 24-10-09

Publié le 24 Octobre 2009

8 La mélancolie des fanfares
Dix ans déjà. Au moins dix ans. En me regardant chanter en duo avec Bécaud qui nous accompagne au piano, je me demandais de quelle année date la séquence que la télévision rediffuse ce dimanche. La Légion d'honneur au revers de mon veston m'a aidé à calculer.
Dix ans pile. L'automne 96, il me reste seulement deux ans  de bonheur à vivre, je crois pourtant que tout est possible. Bécaud me passe sa cravate autour du cou, je lui souffle à l'oreille les paroles des chansons qu'il a oubliées, je plane. Mes derniers vrais sourires datent de ces jours-là.
Je suis ébloui de joie, je suis éblouissant dans les yeux de Stéphane qui me couve du regard. Il est derrière les caméras, il chante avec moi. Je lis sur ses lèvres : " Mes mains / Dessinent dans le soir / La forme d'un espoir / Qui ressemble à ton corps / Mes mains / Quand elles tremblent de fièvre / C'est de nos amours brèves / Qu'elles se souviennent encore... "

Cette chanson, la première de Bécaud, cette chanson qui m'avait tant marqué, enfant, je l'avais apprise à Stéphane. Il y a cent cinquante personnes autour de nous dans le studio, je mène le show à un train d'enfer. Gilbert au piano, Stéphane sur ma bouche. Le dernier quart d'heure de ma jeunesse. L'ovale de mes joues est presque parfait. J'ai tenu longtemps ce rythme, tant qu'il était avec moi on ne pouvait pas me faire de mal.

La mélancolie des fanfares de Pascal Sevran.

Rédigé par Ronan

Publié dans #Phrases du jour

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