Pour ne pas oublier Pascal Sevran, par Didier Ouvrard
Publié le 14 Janvier 2012
Pour ne pas oublier Pascal Sevran
J’ai la chance de fréquenter beaucoup de médias en ce moment, ravi d’y retrouver quelques
incontournables. De la promo restent des amis, pour certains de simples relations qui ne connaissent plus mon nom pour la plupart dans cette faune inculte, pour le moins irrévérencieuse, de
ceux qui s’imaginent que la télévision a commencé avec ou grâce à eux.
Ces postes de pacotilles qui ne durent que le temps d’une promo et de deux petits fours me donnent un coup de
sang ce matin. Quand je fais le compte sur l’inculture et le manque de curiosité de la plupart de ces O.V.N.I des médias qui passent plus de temps à deviser sur leurs petites personnes qu’a de
faire la promotion de l’artiste qu’ils ont en charge de faire connaitre.
Mais plus que leur inculture, c’est aux attachés de presse à la profession en général que je m’adresse sans
crainte de me faire quelques ennemis de plus.
Quand parlerons-nous de Pascal Sevran… ? Quand donnerons-nous une nouvelle chance aux « Générations
Chansons »
Je suis éberlué du manque de mémoire des gens qui font ce métier, est-ce par superstition, oubli, vieille
rancœur ou inculture, trop de monde oublie vite que Pascal a été et restera pour nous ici une vraie belle et grande histoire, et nous redirons souvent qu’il nous aimait et avait un immense
talent.
Je rencontre partout en France des artistes à la mémoire vive qui lui doivent leur carrière télévisuelle
qu’ils fussent des artistes oubliés et qu’il a réinvité en les faisant remonter de leur province où ils s’étaient retirés, des chanteuses de bastringue qu’il nous présentait comme des
gloires incontournables que notre mémoire n’aurait pas retenue.
Mais dans la plupart des cas, c’était surtout de son imaginaire. Son seul lien avec ces artistes là
c’est que lui savait qu’ils avaient du talent, et que nul autre producteur n’oserait les programmer.
Pascal Sevran c’est au cours de ses différentes émissions : quelques 25913 séquences répertoriées de
1992 à 2007. Joli Palmarès ! Et combien de téléspectateurs heureux de regarder ses émissions ?
Si aujourd’hui la tournée « Age tendre et Tête de bois » reçoit l’accueil triomphal qui est le
sien, cela est du à la folie de Michel Algay et Françoise Mallet, ces deux là
aiment les chanteurs d’un indéfectible amour, ils aiment les chanteurs comme on aime des enfants.
Faire sur scène ce que Pascal Sevran faisait à la télé était osé, mais voilà que les chiffres de
fréquentation des plus grandes salles de spectacles de France prouvent que les chanteurs et leurs chansons ne sont pas morts avec Pascal, le relais est repris.
Alors pouvons- nous en déduire que le concept pourrait revenir à la télévision. Tellement d’artistes
ont débutés, redémarrés, dans tous les genres, des chorales aux musiques militaires, des fanfares, de Patrick Bruel à Patricia Kass de Patrick Fiori au retour de Sheila sans parler des Marc
Pascal, ainsi que les artistes que Pascal appelait « la compagnie » ceux qui ont toujours été là à l’instar d’Hervé Vilard et de quelques autres qui n’ont pas oubliés
que leur traversée du désert passait par l’Oasis Sevran
Que deviennent les accordéons, les groupes folkloriques, les Fanfares, les chanteuses réalistes, les comiques
troupiers, les musiques militaires, les Valses de Vienne au nouvel-an, les chansons de Noël, les orchestres de tous poils, leurs chanteurs, les régionaux, les espoirs et les anciennes
gloires… ?
Tous ne sont pas morts avec Pascal… ! C’est dans le courage et le manque de bonne volonté des chaines
que le concept est pour le moins mis en jachère, il va falloir reprendre ce terreau, ce terroir en main, afin qu’il ne tombe pas en désuétude ou pire encore entre de mauvaises mains.
Nous sommes quelques-uns à avoir l’énergie, les réseaux et les connaissances entretenues pour continuer, sans
dénaturer à faire vivre le patrimoine de la chanson Française, tout comme l’a fait Pascal en écrivant des chansons, en faisant vivre le patrimoine, il est de notre devoir de faire vivre cet
héritage…
Après moi le déluge se plaisait à dire Pascal, c’est davantage le calme plat que la tempête. Ce calme
plat depuis le 9 mai 2008 malgré quelques essais, je ne vois rien qui ressemble à une émission faite pour les téléspectateurs vers les régions et les chansons du terroir, pourtant les créneaux ne
manquent pas à la culture générale.
Vouloir se revendiquer de l’école Sevran ne doit pas être ni avilissant ni une entrave en tout cas pas
pour moi. Au contraire c’est une chance exceptionnelle de se souvenir du talent qu’il nous avait permis de partager.
Jamais depuis le 9 mai 2018 je n’ai cessé de travailler dans le respect, l’optique qu’on n’oublie pas
les chansons et les accordéons en inventant mon concept « Générations Chansons »
Alors du courage et de l’audace Messieurs les Directeurs de programmes ! Donnez- nous une fenêtre
de 30 minutes et vous aurez à l’antenne une émission neuve faite du répertoire d’hier chanté par les chanteurs d’aujourd’hui, cela ouvrira un avenir qui sera les « Générations
Chansons »
Didier Ouvrard